Rhinoplastie : médicale ou chirurgicale ?
L’objectif de la rhinoplastie ? Corriger une bosse ou l’enlever, améliorer une gêne respiratoire, harmoniser la forme de la pointe du nez… Alors, vers quelle rhinoplastie se tourner et pourquoi ? Les réponses du Docteur Frédéric Braccini.
Qu’est-ce que la rhinoplastie médicale ?
Elle est magique et représente une solution que l’on propose fréquemment. Elle permet de modifier un nez en quelques minutes, c’est fabuleux mais elle demande une technique rigoureuse dans les produits utilisés, dans la façon dont on va les injecter avec ou sans canule (des canules de 25G minimum) et avec une gestuelle parcimonieuse. La technique à la canule est la référence mais elle peut se faire à l’aiguille avec des principes de rétro-aspiration. Enfin, avec la rhinoplastie médicale, des endroits sont plus à risques que d’autres. Pour éviter les complications, il faut savoir injecter dans le bon plan, ne pas dépasser une certaine quantité de produit, plus précisément, ne pas dépasser une seringue par session, quitte à revoir son patient un mois plus tard pour éventuellement réinjecter un peu de produit, si besoin.
Que peut-on corriger avec la rhinoplastie médicale ?
On utilise les capacités de camouflage de l’acide hyaluronique qui sont intéressantes, pour tricher c’est-à-dire, combler des zones un peu déprimées, camoufler une bosse, équilibrer une ligne si le nez est un peu dévié. Ce produit a également des capacités structurelles, un peu comme un greffon avec une élasticité, une cohésivité, du volume. Il a donc une vraie tenue et il a la possibilité, notamment de rigidifier une columelle, d’ouvrir des angles ou de les fermer si l’on veut agir sur les angles de raccordement. Il faut savoir que le nez contient assez peu d’hyaluronidase naturelle, on a assez peu de contrainte dynamique mécanique d’écrasement ou de cisaillement de l’acide et de ce fait, il reste beaucoup plus longtemps que sur les autres zones. Il n’est pas rare de trouver des résultats de rhinoplastie médicale qui tiennent trois ans, quatre ans et même dans certains cas, dans certaines circonstances, l’acide se comporte un peu comme un implant mammaire et on peut le retrouver enkysté avec des résultats qui peuvent rester longtemps.
Si l’on opte pour une rhinoplastie médicale, quel acide hyaluronique utiliser ?
Il faut utiliser un gel de grande qualité, avec une concentration assez élevée d’acide hyaluronique et une bonne réticulation. Ce n’est pas le volumateur de la gamme mais celui qui est au-dessous. Parce que moins le produit est réticulé, plus il risque d’aller loin dans la circulation s’il est relargué.
Dans quels cas passe t-on à la rhinoplastie chirurgicale ?
Si, en rhinoplastie médicale, le but est l’augmentation, en rhinoplastie chirurgicale, il s’agit d’enlever une bosse, de raccourcir un nez, de le réaxer, d’autonomiser une pointe, de traiter les paramètres médicaux comme les troubles fonctionnels, respiratoires, une cloison déviée ne répondant souvent qu’à une solution chirurgicale. Cette intervention fonctionnelle est d’ailleurs souvent associée à une correction esthétique parce qu’il est rare d’avoir une cloison strictement droite.
C’est quoi une rhinoplastie fermée ?
C’est une intervention précise, par l’intérieur des narines, sous anesthésie générale assez brève, au bloc opératoire, en ambulatoire avec des suites très simples et pour laquelle, lorsque l’on est rapide et précis, les bleus sont rares et sans cicatrice. Des suites d’autant plus simples que l’on aura préparé le patient en amont avec des compléments alimentaires comme des anti oedemateux, des prescriptions anti-inflammatoires pendant et après l’opération et, en traitement post opératoire, une corticothérapie courte sur 5 jours. Dans ces conditions, il y a très peu de bleus.
À quel moment le résultat est-il visible ?
Les patients sont soit avec des mèches, soit sans, pendant deux jours et avec une attelle en résine thermo formable que l’on enlève vers le 6ème ou 7ème jour. Dès lors, le patient a une visibilité sur la forme globale du nez qui va se désinfiltrer tous les jours un peu plus et évoluer sur plusieurs mois.
L’attente du patient doit être à la mesure de sa réaction
Une personne vient pour un nez qui ne lui convient pas, elle est opérée et pendant une semaine, a une attelle sur le nez. Si, pendant une semaine elle ne le voit plus, elle a une mentalisation du résultat, un espoir du résultat, une angoisse du résultat… Quand l’attelle est enlevée, le regard se fixe sur le résultat et peut, parfois, devenir obsessionnel. On dit souvent que la rhinoplastie chirurgicale est probablement une des chirurgies plastiques les plus difficiles parce que la zone de tolérance sur le résultat est très faible.
Quand dites-vous qu’une rhinoplastie chirurgicale est réussie ?
Lorsque je revois la patiente quelques mois après et que je ne me souviens plus que je l’ai opérée du nez.
Dr Frédéric Braccini – La bio
Spécialisé en ORL et en chirurgie cervico-faciale, le Dr F. Braccini participe depuis de très nombreuses années à la rédaction et aux publications scientifiques dans de grandes revues nationales ou internationales. Il dispense des conférences dans le monde entier et organise ou participe à des congrès internationaux. Directeur Scientifique des Awards de l’Esthétique Médicale et des « Face Aesthetic masterclass », co-fondateur de la Société Avancée de Médecine et Chirurgie Esthétique et Plastique (SAMCEP), créateur du Congrès Corse de Médecine Esthétique, il est également co-auteur de plusieurs livres dont « Le visage sublimé » ou encore « La rhinoplastie, Une Re-nez-ssance », ces 2 livres des Éditions Ovadia.